Quantcast
Channel: Blues Blogueurs » fausses couches
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2

Il se marièrent et eurent beaucoup d’enfant.

$
0
0

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfant… mouais !!

Dans les contes de fée, la belle princesse rencontre le beau prince charmant, il leur arrive deux trois embûches avant de pouvoir s’unir, faudrait pas que le tableau soit trop beau tout de même, et puis un jour tadaaaa tout s’arrange et leur belle histoire finit par « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfant ».

Dans les contes de fée, on est beau, on s’aime, on se marie et on fait des enfants ! Alors toi comme tu en as mangé du conte de fée, tu as aimé ça en plus, le jour où tu rencontres le prince charmant, tu te mets à envisager que toi aussi tu es une belle princesse et que le bonheur t’attend, ben oui t’en avais rêvé de le rencontrer un jour et pourtant vu ton succès tu croyais que tu resterais sur le banc de touche, alors un pied à l’étrier du conte de fée, tu t’es naïvement dit que le reste coulait de source…

Le prince charmant te fait une demande en mariage du tonnerre, et tu dis oui, oui, oui ! A peine quelques mois d’amour et te voilà lancée dans une folle aventure, oui non seulement tu as rencontré un homme qui t’aime mais en plus il veut t’épouser ! Ils se marièrent #check

Et sinon, le désir d’enfant ? Tu l’as toujours eu, oui bizarrement tu as toujours su que tu voudrais être maman, ça s’explique pas c’est comme ça, juste tu avais un peu peur de te retrouver comme ta propre maman toute seule, pour ta maman le conte de fée avait un peu beaucoup merdé, alors même sans en être pleinement consciente, tu te disais que toi aussi peut être des enfants t’en ferait « toute seule ». Oui, mais la vie sait surprendre et tu as le prince charmant, et il en veut aussi des enfants. C’est là, c’est dans l’air, pour quand ça t’en sais rien, tu es encore étudiante, vous vivez dans un petit nid douillet qu’il t’a fait la surprise de trouver pour vous deux pour que tu viennes vivre avec lui, y’aurait sans doute pas la place d’y pouponner un bébé… Vous en parlez, vous en rêvez, il est déjà dans votre cœur de futur parent…

Mais alors on se lance quand ? C’est quand le bon moment ? On attend que la princesse ait une situation ? D’avoir déménagé dans un grand appart ou mieux encore une belle maison avec jardin ? Ou bien que sais-je encore ? Non parce que les années de mariage s’écoulent, les pressions s’accumulent déjà « et alors c’est pour quand le petit ? », et les amis commencent à en faire eux…

Et puis un jour vu que la situation ne s’annonce pas géniale, que la belle maison reste un doux rêve, que le désir bouillonne à l’intérieur, tu te dis que si tu attends que ça s’arrange, si ça s’arrange, tu auras peut être très longtemps à attendre la bonne conjoncture… Alors tu décides d’un commun accord que tu vas arrêter de faire en sorte que ça n’arrive pas… Et là l’espace d’une seconde tu flippes, un peu, et si ça arrivait tout de suite, là dès qu’on se lance, est-ce qu’on a ce qu’il faut pour élever un bébé, on saura faire ?

Et puis non, finalement il n’y avait pas de quoi flipper, rien ne se passe, tu redécouvres les cycles naturels, toi qui prenait la pilule depuis quelques années. Et puis tu découvres un truc sympa, l’attente, l’espoir, la déception, l’attente, l’espoir, la déception… Rapidement tu rentres dans un cycle infernal, rien de bien grave, mais te voilà agitée d’une impatience que tu n’aurais pas soupçonnée. Oh tu sais que ça peut prendre du temps, que c’est absolument normal, qu’il ne faut pas s’en faire mais bon…

Un jour une de tes amies qui a déjà un enfant (que déjà ça t’avait remué les tripes parce que à ce moment là tu t’interdisais d’y penser à faire un bébé !), t’apprend qu’elle est enceinte du deuxième. Tu calcules inévitablement, le calcul c’est ton nouveau hobbie, et tu réalises que quand ils étaient en weekend chez toi quelques semaines avant, que tu as pleuré toute seule dans tes toilettes parce qu’encore une fois l’espoir de quelques jours s’était envolé… elle était tombé enceinte à ce moment là, elle !!

Plus moyen de se raisonner, plus moyen de ne pas s’en faire, la terre entière tombe enceinte et pas toi, non c’est sûr il y a un problème quelque part, on ne sera peut être jamais parents… J’aurai du aller consulter tout de suite…

Oui tiens d’ailleurs pourquoi je ne suis pas allé consulter très vite ? Parce que c’est normal que ça puisse prendre du temps, parce que tout le monde sait faire un bébé, parce que l’espoir fou que ça arrive, reste tenace même entaché d’un bon nombre de déception, parce que… et si on nous annonçait que nous sommes purement et simplement incapable de donner la vie ?

Il a bien fallu un jour que tu franchisses le cap, prendre rdv, parler de l’attente, s’entendre dire qu’il faut du temps mais que tu pourrais faire des courbes de température histoire de voir ce que ça donne. Gros coup de stress, oui tiens est-ce que tu ovules en fait ?

En fait oui… Alors quoi, on ne sait donc pas y faire ? On ne s’y prend pas comme il faut ? « On a perdu le mode d’emploi » comme on nous l’a dit, ici et là entre autres phrases à la con…

Autre rendez-vous du coup et lancement de l’armada des analyses, un délicieux programme pour la princesse mais aussi pour le prince, oui parce que dans ces cas là, allez savoir pourquoi on se dit direct que c’est chez la princesse que ça déconne, le prince lui il est charmant il a forcément tout bon… Ben non il faut vérifier en même temps les deux parties, parce qu’une princesse même en parfait état de marche ça ne peut pas y arriver toute seule !

Prises de sang, hystérosalpingographie, spermogrammes… Des examens qui prennent du temps, des résultats qu’on attend, tout ce temps qui file encore et encore, et la peur de ce qui se profile…

Les résultats tombent au fur et à mesure… tout va bien pour la princesse… mais le prince lui… et merde !!! Le monde de la fertilité s’écroule sous nos pieds… Une seconde soulagés de savoir, rester dans le flou n’est pas confortable, mais bon sang qu’est-ce qui nous attend ?

Direction l’andrologue… Sans aucune équivoque il nous annonce qu’il ne veut pas nous faire perdre notre temps si précieux, ce sera une FIV ICSI… Wow ! Voilà on passe de ça va être compliqué à on va devoir passer par la méthode ultime de la PMA… gloups !! En attendant, le prince sera dopé aux vitamines antioxydantes !!

Nous voilà dirigés vers le gynéco PMA, on nous fait faire d’autres analyses encore et encore, puis on le revoit, puis un jour il nous dit, on y va ! Tout cela a pris un temps fou, notre impatience n’a pas disparu avec le diagnostic, et là c’est parti pour un premier protocole de FIV. A J1 du cycle, un petit coup de fil aux sages-femmes de l’équipe et on nous donne le feu vert. Le ventre de la princesse va morfler à coup de piqures quotidiennes, elle devra se lever aux aurores pour venir contrôler la culture de ses follicules ovariens, jusqu’à ce qu’on lui donne l’autorisation de faire une pause d’une journée sans piqure avant la dernière : le déclenchement de l’ovulation. Et 36h après, le prince et la princesse iront à l’hôpital, elle ira au bloc pour qu’on lui ponctionne les follicules, il ira donner ses précieux spermatozoïdes, et parcourra des kilomètres à travers les couloirs pour aller chercher la précieuse valise qui contiendra les ovocytes pour les ramener au plus près de ses propres gamètes au laboratoire…

Le devenir de ces cellules est alors entre les mains du biologiste… Verdict en début d’après midi de cette journée, des embryons ont été obtenus, si tout va bien dans 48h un transfert devrait pouvoir se faire…

Et il se fait. En quelques minutes à peine, la princesse porte deux embryons dans son utérus… Et repart chez elle avec le prince… Ils sont dans un état second, toujours deux mais plus tout à fait, la princesse n’est pas tout à fait enceinte, mais plus tout à fait pas enceinte. Oui cet état second est un état fébrile dans lequel on ne peut s’empêcher de se dire que par rapport à tout ce qu’on a vécu avant, on n’a jamais été aussi près du but… Mais il faut attendre encore 15 jours pour savoir, 15 jours qui paraissent une éternité, 15 jours où on nous dit de vivre normalement, pas de précaution particulière à prendre, mais qui peut vivre normalement en sachant que dans son corps se joue une vie potentielle ?!?! Alors confidence pour confidence, la princesse ce jour là est restée couchée, de toute façon elle n’avait la tête à rien d’autre, et son corps accusait le coup…

Au moment de l’analyse, la princesse ne s’était pas dit une seule fois que le résultat pouvait être négatif, elle qui pourtant n’avait pas l’optimisme extraverti, se rêvait toujours enceinte. Elle a eu le malheur de faire son analyse dans son laboratoire de ville, là où personne ne sait par où elle est passé avant de faire ce dosage de Beta Hcg, alors quand elle demande au téléphone le résultat, on l’assène d’un bon coup de massue sur la tête comme une évidence qu’elle aurait déjà du savoir : « oh ben c’est bien négatif hein !! »

La princesse pleure des rivières, les chutes du niagara s’écoulent en quelques minutes… Elle aurait du le savoir, la PMA, la FIV, ça marche pas forcément du premier coup, ça marche pas forcément… En quelques secondes elle retombe sur terre, et sans parachute ça fait très mal…

Et maintenant, on fait quoi ? L’espoir en a pris plein la gueule, comment on se relève d’en avoir chié, d’avoir été presque enceinte et en fait pas du tout…

Lors du rendez-vous suivant, le gynéco PMA est très rassurant, on a essayé avec un protocole standard, un transfert à 48h, on a eu des embryons, on va affiner, si il ne dit pas que c’est foutu c’est parce qu’il y croit dur comme fer, il est confiant, très confiant… Tant mieux parce que nous… Il laisse passer un peu de temps, pour que le corps de la princesse (et son esprit, il ne le dit pas mais je le vois dans son regard) se remette, et puis pour que l’éventuel échec suivant ne tombe pas pendant les fêtes de fin d’année, et on y retourne !

Passer par là une deuxième fois, recommencer tout depuis le début une fois qu’on a repris du poil de la bête n’a pas été difficile, c’est en sachant à quelle sauce on va être mangé qu’on y va. Par contre, tout recommencer en sachant qu’il y a un risque que ça ne fonctionne encore pas, qu’on peut faire tout ça pour rien, ça n’est pas évident à gérer. Par bonheur quand on tombe sur une équipe formidable ça aide grandement.

Cette fois-ci il est décidé que pour mettre toutes les chances de notre côté on refera non seulement une FIV IMSI mais en plus on tentera le développement des embryons jusqu’au stade blastocystes ce qui signifie un transfert non pas à 48h mais à J5 ou J6… La princesse, cette nouvelle elle l’a pris comme un couperet qui menace, si ça ça ne marche pas, rien ne le pourra… Sans compter la foirade totale de la pose de la perfusion par une infirmière étudiante, puis la titulaire juste avant de partir au bloc, la pression était au maximum, le moral au plus bas, obligé ça allait foirer…

Pourtant, des embryons sont obtenus, et là la princesse et le prince repartent chez eux pour presque une semaine où chaque matin ils attendront fébrilement le coup de téléphone du biologiste qui leur annoncera l’évolution des embryons. Le biologiste en question s’avèrera si investi qu’il fera office de reboost moral chaque matin et le jour où il prononce les mots « rendez-vous pour le transfert » c’est accueilli comme un soulagement immense, les savoirs dehors ces petits embryons est quelque chose de tellement incroyable et effrayant à la fois…

Le biologiste enthousiaste, si fier des embryons obtenus comme si ils étaient ses poulains, un passage du gynéco PMA dans la salle de transfert qui nous encourage et nous soutient… Voilà c’est fait, la princesse se retrouve de nouveau avec deux petits (un peu moins petits que la première fois) embryons en elle, elle reste là quelques instants pour leur laisser le temps de s’installer, enfin c’est comme ça qu’elle se l’imagine…

Et de nouveau ces 15 interminables jours d’attente. Cette fois-ci c’est décidé la prise de sang se fera au centre PMA, là ils savent, là ils prennent des gants lorsqu’ils annoncent les nouvelles délicates…

Le jour de la prise de sang, la sage femme dit à la princesse qu’elle a l’air bien serré dans son jean, que c’est plutôt très bon signe, pour une fois c’est une phrase qui ne la blesse en rien mais elle a du mal à imaginer que ce soit parce quelque chose se passe, elle met cela plutôt sur le compte de ses ovaires hypertrophiés !

Après une matinée sous la couette à cogiter, le téléphone a fini par sonner… Et là la sage femme, celle qui complimentait le pantalon trop serré le matin même, annonce un taux de Beta Hcg en précisant qu’il est très haut… Rendez vous pris pour une nouvelle prise de sang 48h après… Retour dans la chambre où le prince attend le verdict avec crainte de devoir ramasser la princesse à la petite cuillère… Alors ?

… Alors c’est positif… Cette fois les larmes coulent… La princesse est enceinte !

Une grande bouffée de bonheur… et soudain le doute, la peur irrépressible, et si tout s’arrêtait… La deuxième prise de sang confirmera la montée en flèche des Beta Hcg, point de troisième prise de sang le taux est largement au dessus du seuil à atteindre pour qu’ils soient confiants. Prise de rendez-vous pour l’échographie des 5 semaines…

Et là plus rien… Un quotidien bardé de traitement, de suivi et tout un coup vous voilà seuls, perdus… Le nouveau graal à atteindre, l’écho, celle qui nous montrera que ce n’est pas pour de faux, il y a vraiment un (ou deux) petit être en devenir qui s’est lové!

Et puis une nuit, les saignements, la princesse qui hurle dans les toilettes qu’elle est entrain de le perdre réveillant en fanfare le prince qui l’emmène aux urgences, l’interne qui dit qu’on va faire une écho pour voir… et ce clignotement là sur l’écran, le cœur bat ! Repartir rassurés mais sans aucune explication, repartir avec la peur au ventre, celle qui ne lâchera plus prise une seule seconde. Et rebelote trois jours après, les urgences à nouveau et une interne beaucoup moins sympathique qui engueule presque la princesse, genre si elle vient sans arrêt se faire tripoter le col normal que ça saigne… Retour à la maison un peu abasourdis, le cœur bat, le cœur bat, le cœur bat… Et la princesse décide qu’elle ne quittera plus son lit, personne ne le lui a demandé mais comment peut-elle continuer à faire des choses sans savoir laquelle a déjà mis en danger deux fois le (s) prunelle (s) de ses yeux !!

Le jour de l’écho PMA, la dernière, finit par arriver, le gynéco PMA est celui qui la fera, quand il voit la princesse la mine déconfite il comprend tout de suite qu’il y a eu un souci, il dit que ce n’est rien, on va voir ça ! Et on voit, oui on voit… Sur l’écran là il apparait, il est bien là, bien en place, lové dans son sac embryonnaire, le cœur bat. Une telle émotion envahit la salle qu’aucun mot ne saurait la décrire ! Et soudain le gynéco nous montre autre chose, il y a un deuxième sac embryonnaire… vide ! La nouvelle reste en suspend dans l’air, la précédente signifiant que la princesse est bien enceinte d’un petit être qui grandit depuis quelques semaines a inhibé ses neurones (ce n’est qu’un début). Voilà, il y avait deux embryons, les deux ont appréciés le logement qui leur était proposé, l’un d’eux a déménagé. Est-ce là la cause des saignements qui sont survenus, nul ne pourrait le dire, la question n’est même pas posée, elle obligerait à réaliser que dans le même temps la princesse est tombé enceinte et a fait une fausse couche tout en restant toujours enceinte, mais là ce qui compte c’est lui, ce petit bout qu’on attend depuis plus de 3 ans !

Voilà, on est enceinte ! Nous basculons dans le monde de la maternité, avec un suivi obstétrical, puis la préparation à la naissance, l’accouchement, un bébé… Une grossesse merveilleuse malgré les saignements qui se reproduiront une dernière fois au 4ème mois sans explication claire, une infection urinaire traitée rapidement, une grossesse sous le signe de l’inquiétude, de l’angoisse qu’on nous reprenne ce bonheur si durement acquis, une grossesse annoncée très tardivement seulement après avoir été rassurés par l’écho morpho…

Tout ça s’est passé dans le plus grand isolement, le prince et la princesse n’ont parlé à personne de tout ça, d’abord ils n’auraient jamais dit qu’ils étaient entrain d’essayer estimant que cela ne regardait qu’eux et surtout voulant éviter les questions à la con déjà bien assez nombreuses comme ça, les phrases malheureuses, les pressions, et puis par la force des choses ils se sont enfermés dans leur bulle… Comment continuer à faire semblant, comment faire pour ne pas dire la douleur, se protéger voilà tout ce qu’ils voulaient…

Et après… On efface on oublie tout ? On range dans un tiroir tout au plus, on jouit de ce bonheur tant attendu, on reste fébrile avec toujours cette idée qu’on pourrait nous le reprendre… A la question voulez vous une contraception on répond : non à quoi bon ?! Un jour un peu plus tard on ressent un drôle de truc, une peur soudaine, et si dame nature nous faisait un truc là genre au retour de couches bim la princesse enceinte d’un deuxième… Jamais on ne nous a dit que ça ne pouvait pas se produire… Naïve la princesse n’est-il pas ? N’empêche que chaque mois la princesse a eu un pincement au cœur…

Au bout de 2 ans la princesse, qui rêvait et attendait la surprise de Dame Nature, et le prince décidèrent que puisqu’il le fallait ils reprendraient le chemin de la contrée PMA !

Le gynéco PMA revu avait l’air dans les starting blocks dès notre poignée de main, la princesse ayant à peine signalé sa date de dernière règles il lui dit que ça ferait démarrer le protocole en fin de semaine… Euh, là tout de suite… On peut attendre le cycle suivant sinon… Oui on va faire ça…

Est-ce que c’est plus facile quand on sait que ça peut marcher ? Oui… et non ! Repartir de zéro parce que chaque fois pas l’ombre d’un embryon congelé c’est une grosse pression… La princesse savait ce qui l’attendait, le prince allait être son soutien, mais chacun sans se le dire se disait déjà que c’était peut être un coup d’essai, un coup pour rien, qu’on recommencerait de toute façon..

Et parfois, la PMA est jalonné d’une chance indécente, la FIV IMSI avec transfert de blastocystes a fonctionné du premier coup !

Et eurent deux enfants #check

Et la princesse tout à son bonheur si inespéré de se dire…. Et si Dame Nature voulait bien…

Texte proposé par Chocophile


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2

Latest Images

Trending Articles



Latest Images